« Faisons l’amour avant de nous dire adieu.

Faisons l’amour avant de nous dire adieu.

Faisons l’amour puisque c’est fini nous deux.

Faisons l’amour comme si c’était la première fois.

Encore une fois, toi et moi puisque l’amour s’en va. »

Un vieux transistor bricolé et scotché crache avec douceur un standard de Jeanne Manson. C’est le milieu de l’après-midi, le soleil tape un maximun. En clair, il n’y a personne dans les rues de ce quartier populaire. Aucun mouvement, tout le monde est alangui contre un mur, cherchant l’ombre ou fait la sieste sur une natte posée sur le ciment frais des boutiques. Impossible de se traîner dans cette moiteur. Seule la voix de Jeanne Manson trouble ce silence et berce ce moment de torpeur.

Enfin, le soleil entame son lent déclin. La rue, abandonnée quelques heures, reprend progressivement son activité. Bizarrement en cette fin d’après-midi, les habitués du faubourg chantonnent, en marchant, le même refrain.

« Faisons l’amour avant de nous dire adieu.

Faisons l’amour avant de nous dire adieu.

Faisons l’amour puisque c’est fini nous deux.

Faisons l’amour comme si c’était la première fois.

Encore une fois, toi et moi, puisque l’amour s’en va. »