C’est la fin du mois de décembre, une époque de l’année où les nuits sont glaciales. Il est 1h00 du matin, je traîne, seul, dans les rues sablonneuses et sans éclairage de la dernière commune algérienne avant la frontière avec le Niger.
Retour en arrière. Tamanrasset, 25 décembre, je prends place dans une voiture de voyageurs. Direction la frontière. La nuit tombe. On roule dans un désert de cailloux. Les phares de la voiture n’éclairent qu’à 5 mètres. Le chauffeur passe son temps à zigzaguer entre les rochers. Je ne sais pas comment il fait pour se repérer, mais on avance. Dernier village, c’est le terminus. Le conducteur me demande de descendre. Je sors et ferme la porte. La voiture s’en va. Voilà, maintenant je fais quoi ce bled au fin fond de l’Algérie en pleine nuit.
Il y a une gendarmerie, c’est ma chance. Je tape fort contre le portail métallique. Le sous-officier de garde l’entrouvre, il semble stupéfait.
– Bonsoir, est ce possible de dormir ici, s’il vous plaît?
– Je suis désolé mais c’est impossible.
Il m’éconduit poliment. Mais il prend soin de réveiller un collègue qui part aussitôt prévenir le commandant du secteur. L’officier ensommeillé et rapatrié au poste m’accorde l’hospitalité avec un large sourire. Il me tend des couvertures pliées bien épaisses et me désigne un local libre où est installé un lit en fer.
Au petit matin, deux gendarmes m’accompagnent en 4X4 jusqu’au poste de douane. Un grand merci à ces messieurs de la gendarmerie algérienne.